Cercle

Européen de

Soutien à la

Culture

Polonaise

Un concert exceptionnel "Barbara  valse avec Chopin",

          en hommage à Barbara à l'occasion du vingtième anniversaire de sa mort.

 

 

a eu lieu le 18 novembre à 19 heures, à l'Académie Polonaise des Sciences,

 74 rue Lauriston 75116 Paris

 

Eniko Szilagyi, actrice européenne, qui a s’est imposée comme une grande interprète des œuvres de Barbara, nous a enchanté par son interprétation d’une sensibilité rare.

Elle était accompagnée par Alceo Passeo, pianiste italien qui a également  interprété quelques œuvres de Frédéric Chopin.

 

A l'issue du concert, Danuta Dubois, Inspectrice  Générale  Honoraire de la musique au Ministère de la Culture,  a remis à Madame Eniko Szilagy les insignes de Chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres.

 

 Une  réception offerte par l'Académie Polonaise des Sciences a clôturé cette très belle soirée festive.

Les CV des artistes :

 

ENIKO SZILAGYI

 

A NEW YORK, A BERLIN, A LONDRES, A BRUXELLES, A PARIS, DES QU’ELLE MET EN THÉÂTRE SA BELLE ET POIGNANTE VOIX DE MEZZO-SOPRANO, ENIKO SZILAGYI S’IMPOSE, VISE A FLEUR DE MOTS CE QU’IL Y A DE MEILLEUR DANS LA TRIPE DE SON AUDITOIRE, LE DON DE L’EMOTION ET TOUCHE ET FAIT MOUCHE, NOUS RAPPELLE AVEC FORCE A NOTRE HUMANITÉ .

 

ELLE EST UNE PUISSANTE PERSONNALITÉ QUI A PRIS PLACE DANS LA TRADITION DES GRANDES INTERPRÈTES DE CHANSON,

 

APRES  FLORELLE OU LYS GAUTY, QU’IL FAUT CITER ICI, ET PLUS PROCHE DE NOUS COLETTE MAGNY, CAURA VAUCAIRE, BARBARA, OU JULIETTE GRECO.

 

EXIL D’ENIKO SZILAGYI, HONGROISE - AUTRICHIENNE DE TRANSYLVANIE ....COMME BELA BARTOK.

 

NEE A  KLAUSENBURG, ELLE SUIT LE CURSUS ACADEMIQUE DE UNIVERSITÉ DE THÉÂTRE ET CINÉMA DE BUCAREST - ROUMANIE, DONT ELLE EST DIPLÔMÉE. BIEN AVANT LA FIN DE SES ÉTUDES, ELLE EST DÉJÀ DEVANT LES MICROS DES RADIOS, SUR LES PLATEAUX DE TÉLÉVISION, DEVANT LES CAMERAS DE CINÉMA, ET SUR LES PLANCHES DES THÉÂTRES. ELLE JOUE DANS LES GRANDES VILLES UNIVERSITAIRES ET HAUTS LIEUX CULTURELS DE HONGRIE ET DE ROUMANIE.

 

ELLE RÉSIDE QUATRE ANNÉES EN BELGIQUE, ACQUIERT LA NATIONALITÉ BELGE, PUIS S’INSTALLE EN FRANCE ET EN HONGRIE.

 

ELLE INTERPRÈTE LES PREMIERS RÔLES IMPORTANTS DANS UN BEAU REPERTOIRE CLASSIQUE POPULAIRE, PROCHE DE CE QUE DEVELOPPE, DES APRES LA GUERRE, LE MYTHIQUE BERLINER ENSEMBLE, OU A PARIS, UN PEU PLUS TARD, LE THEATRE NATIONAL POPULAIRE DE JEAN VILAR : MARGUERITE DURAS, BECKETT, HEINER MULLER, PIRANDELLO, EURIPIDE, IBSEN, SCHILLER, DOSTOÏEVSKI, GARCIA LORCA, GOLDONI, ARTHUR MILLER, SHAKESPEARE, SOPHOCLE, BRECHT, - BIEN SUR, AVEC L’OPERA DE QUAT’SOUS, DANS LE ROLE DE POLLY- , GEORGE BERNARD SHAW, MACHIAVEL. UNE SOIXANTAINE DE ROLES AU THEATRE, UNE VINGTAINE AU CINEMA.

 

ELLE A RECU DE NOMBREUSES RECOMPENSES : LE PRIX DE LA MEILLEURE INTERPRÉTATION FÉMININE AU FESTIVAL DU THEATRE DE LA JEUNESSE EN ROUMANIE.

 

LE PRIX DE LA MEILLEURE INTERPRETATION FEMININE AU FESTIVAL DU FILM ROUMAIN.

 

DEUX FOIS LE PRIX D’INTERPRETATION THEATRALE DE BUDAPEST, QUATRE FOIS LE GRAND PRIX D’INTERPRETATION THEATRALE EN HONGRIE.

 

ELLE A RECU LA CROIX DE LA LEGION D’HONNEUR DE LA REPUBLIQUE HONGROISE ET LA CROIX DE CHEVALIER DES ARTS ET DES LETTRES DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE.

 

VERS LES ANNEES 1996, ELLE SE TOURNE VERS LA CHANSONS, NOTAMMENT EN FRANCAIS, DANS UN REPERTOIRE DE CHOIX :

 

EDITH PIAF, BORIS VIAN, LEO FERRE, JACQUES BREL, BARBARA, KURT WEILL ET REPERTOIRE PERSONNELLE. ELLE A FAIT VOYAGER DANS PLUSIEURS PAYS, PLUS DE 1.200 SPECTACLES DE CHANSONS – CE SONT DES SPECTACLES, ET A RECUEILLI PARTOUT, ECHOS FAVORABLES, CRITIQUES EXCELLENTES ET EMPREINTS DE PROFONDE EMOTION ET D’ENTHOUSIASME.

 

ENIKO SZILAGYI VIT AUJOURD’HUI A PARIS, NON LOIN DE LA SEINE ET SE PRODUIT DANS LES SALLES PRESTIGIEUSES COMME : le THEATRE DEJAZET, le THEATRE  du LUCERNAIRE, LA SALLE GAVEAU, Le PALAIS DE LA PAIVA, LETHEATRE DES NOUVEAUTES …....

 

JEAN-MARC WARSAWSKY - MUSICOLOGUE

 

 

ALCEO PASSEO

 

pianiste-compositeur, d’origine sicilienne,Alceo Passeo est né en 1973, à Caltanissetta, Italie.Il obtient le premier prix de piano au Conservatoire “Bellini” de Catane,dans la classe de Giuseppe Cultrera,avec la note maximale et les félicitations du Jury. Lors de Stages et

Master Classes, a suivi les conseils de Jorg Demüs,Sergio Perticaroli, Vera Gornosteava,Jean Martin, Milosz Magin,Eric Heidsieck ... En 1994 il s’installe en France, il poursuit son perfectionnement pianistique avec Aldo Ciccolini. Il obtient également son dîplome d’études musicales français. Il est désormais titulaire d’un D.E.M. et de la Médaille d’Or en piano du C.N.R. de Reims.

Alceo il est lauréat d'une vingtaine de concours de piano. Il a remporté le premier prix à : Macugnaga « Prix Schumann », Naples « Prix Rachmaninov », Milan « Prix Chopin », Turin « Prix Bellini ». Il se produit régulièrement notamment à la Salle Cortot, à l'Auditorium de l'UNESCO à Paris, à l'Auditorium « Tempietto» à Rome, au « Printemps Musical de Paris »

 

- l’Amiral Jean-Pierre Beauvois :

• Un aperçu sur la marine militaire polonaise,

• Une évocation de Joseph Conrad, le grand écrivain polonais dont toute l'œuvre est paradoxalement écrite en anglais et pensée en français.

 

 

INTERVENTION DE L’AMIRAL JEAN-PIERRE BEAUVOIS (CR)

 

 

La Marine polonaise

 

 

Il est difficile de retracer une histoire de la marine militaire polonaise comme on peut le faire pour la plupart des marines occidentales. Les bouleversements politiques qui parsèment l’histoire de la Pologne n’ont pas facilité la création d’une marine dont il est bien établi qu’elle doit disposer de temps et de stabilité pour se développer.

 

Dès le moyen âge on peut toutefois relever des actions maritimes conduites en mer baltique par ceux qui dirigent la Pologne. En 1624 est construit le premier chantier naval et en 1627 a lieu un combat naval contre la flotte suédoise dans les environs de Oliwa-Dantzig.

C’est en 1918, après la naissance de la deuxième république de Pologne, mais surtout après la guerre contre les bolchéviques en 1922 que l’on assiste à la création d’une véritable marine militaire polonaise. Toutefois, à sa naissance, son budget ne représente que 5 % de celui de la Défense et elle est surtout composée de navires ex allemands.

 

La mission principale de la marine polonaise est, dès son origine, essentiellement une mission de défense des eaux territoriales car la Pologne dispose de 528 km de côtes sur la mer Baltique. Ultérieurement, une mission secondaire apparaitra pour l’appui des opérations de l’Otan.

C’est surtout à partir des années 1930 – 1936 qu’elle va se développer avec une politique de construction et d’achat de navires, principalement en France, Grande Bretagne et Pays Bas.

 

Aujourd’hui la marine polonaise fait partie des plus importantes marines opérant en mer Baltique. Elle est basée à Gdynia et comprend 18.000 hommes et 113 navires dont 5 sous-marins, 5 frégates dont 3 lance-missiles, 5 corvettes.

 

L’action de la marine polonaise au cours de la seconde guerre mondiale est loin d’être négligeable. Lors de l’invasion allemande, une grande partie de la flotte est détruite mais le 28 aout 1939 les navires épargnés reçoivent l’ordre de rallier la Grande Bretagne. Renforcée par des navires alliés, escorteurs, sous-marins, mouilleurs de mines, elle assurera l’escorte de 787 convois au cours desquels elle coulera cinq sous-marins allemands.

Presque tous les navires de la marine polonaise ont participé à l’opération Overlord dans les secteurs de Courseulles et Ouistreham et quatre cent marins polonais ont donné leur vie pour la défense de la Grande Bretagne et de l’Europe.

 

A propos de Joseph Conrad

 

A défaut de faire un plus long exposé sur la marine polonaise, je vais maintenant vous entretenir de la vie d’un polonais dont la Pologne s’honore. Certains disent qu’il fut un grand marin. Il fut incontestablement un grand écrivain.

 

Paradoxalement, ce marin polonais n’a jamais posé son sac sur un navire polonais, qu’il soit militaire ou marchand, et alors qu’il a écrit 43 livres, cet écrivain polonais n’en a écrit aucun dans sa langue natale.

J’imagine que vous avez compris que j’allais vous parler de Téodor Josef Konrad Korzeniowsky, autrement dit Joseph Conrad.

 

Conrad naquit en 1857 à Berditchev en Ukraine. Son père, Apollo était un farouche opposant à l’occupation russe et un extrémiste actif dont tous les biens furent confisqués et qui fut exilé avec sa famille dans la glaciale Vologda. Il vivait en traduisant Shakespeare, Hugo, Dickens et bien d’autres auteurs. Le climat et les nombreuses privations eurent raison de la santé de sa mère, Evelina Korzeniovska qui décéda alors que Conrad n’avait que six ans.

 

Pour les mêmes raisons, Apollo décéda en 1869 à Cracovie. Conrad n’avait que dix ans et il fut recueilli par son oncle Thaddée Bobrowski frère aisé de Evelina. Ce dernier demeura jusqu’à sa mort un soutien attentif et généreux de Conrad dont la vocation maritime semble être apparue à la suite de la lecture des « travailleurs de la mer » de Victor Hugo.

 

Après avoir supporté une adolescence agitée de son neveu son oncle accepte de le laisser partir à Marseille avec un aller simple Cracovie Marseille, une petite rente annuelle de 1200 francs et quelques adresses dont celle de son ami Victor Chodzko. Nous sommes en novembre 1874, Conrad a dix-sept ans.

 

Le moment est venu de souligner que la vie de Conrad peut être décomposée en trois périodes bien distinctes et de longueur à peu près identiques :

- L’apprentissage qui se terminera après son séjour à Marseille,

- L’Océan sur lequel naviguera Conrad pendant vingt ans avec quelques interruptions entre deux embarquements,

- Puis les livres auxquels il consacrera tout son temps jusqu’à sa mort en 1924.

 

Marseille fut le point fort de son apprentissage. Il y toucha à tout, embarqua sur les pilotines du port, sur les navires de l’armateur Delestang, ami de ses relations, et sur lesquels il fut maitre d’hôtel puis mousse. En 1875, embarqué sur le « Mont Blanc » il passa six semaines en Martinique ou il fut séduit par l’atmosphère d’un exotisme lointain. A Marseille encore, il rencontra Dominique Cervoni dont la personnalité servira d’ossature à plusieurs de ses romans et qui l’entrainera dans une aventure de contrebande Carliste dont il sera fait état dans deux de ses ouvrages : « Le miroir de la mer » et « La flèche d’or ». On suppose aussi qu’il y rencontra Rimbaud. Il y a aussi une période d’ombre entre 1876 et 1877 au cours de laquelle on ne sait pas très bien ce qu’il fit.

 

Un grand tournant survint dans la vie de Conrad à l’automne 1877. Cherchant à obtenir un brevet de la marine marchande française, il fut confronté au fait que pour l’obtenir il fallait que les étrangers fournissent un certificat dressé par les consuls de leur nation. Relevant de l’empire tsariste, Conrad était considéré comme étant russe, et il ne pouvait pas être question pour lui de risquer d’avoir à servir la Russie impérialiste. Il se tournera donc vers l’Angleterre pour réaliser sa vocation de marin. Il quittera définitivement Marseille le 24 avril 1878 après un épisode assez mystérieux. Son oncle est appelé au secours « Conrad blessé, arrivez … » Une balle l’avait blessé à la poitrine. S’agissait-il d’un suicide camouflé pour l’honneur ou le fruit d’un duel ? On ne sait.

 

Dès lors, Conrad naviguera pendant seize ans sous pavillon britannique, de juin 1878 à décembre 1894 avec des interruptions plus ou moins longues entre deux embarquements et pendant lesquelles il résidera à Londres, fera quelques voyages dont un à Hyères qui lui fournira la matière pour son roman « Nostromo » et un autre à Marienbad ou il rejoindra son oncle.

Le 1er juin 1880 il obtient à 24 ans le brevet le brevet de lieutenant de la marine marchande britannique. Il sera naturalisé le 19 aout 1886 et trois mois plus tard obtiendra le brevet de capitaine au long cours.

 

Pendant cette longue période de navigation il lui arrive aussi un certain nombre

d’aventures. Embarqué à bord du « Palestine » il fait naufrage en 1883 et peut rallier Singapour à bord d’une chaloupe. Lors d’un autre embarquement, blessé au dos lors d’une manœuvre, il devra séjourner trois mois à l’hôpital, encore à Singapour. C’est là qu’il recueillera l’essentiel des éléments de son grand roman « Lord Jim ». Et c’est bien au cours de ses escales dans les ports de la plupart des mers du globe, mais surtout Indonésiens que seront découverts ou inventés un grand nombre des personnages de son œuvre.

 

A partir de 1894 il ne naviguera plus. Son activité sera désormais consacrée à l’écriture. Son premier livre « La folie Almayer » parait en 1895. Il sera, suivi par « Le paria des îles » en 1896 qui sera aussi l’année de son mariage (le 24 mars) avec Jessie George qui lui donna deux enfants : Boris en 1898 et John Alexander en 1906. Jessie était depuis peu de temps sa secrétaire quand il la demanda en mariage et il l’épousa huit jours après cette demande. C’est à travers le livre que Jessie écrivit après la mort de son mari que l’on peut découvrir les aspects à la fois fascinants et excessifs du caractère de Conrad, irascible et secret. La vie de Jessie n’a pas dû être facile auprès de cet homme mais elle fut une épouse aimante et d’un dévouement total à son mari qui fut très vite handicapé pour écrire en raison de rhumatismes, douleurs intercostales, goutte, malaria, migraine. Pour leur voyage de noces, Conrad emmena Jessie en France, à l’île aux moines pendant cinq mois. Ce ne sera d’ailleurs pas leur seul séjour sur le continent. Ils fréquentèrent les rivages méditerranéens dans le midi de la France, à Capri où ils séjourneront quatre mois en 1905, et en Corse en 1921. En 1914, Conrad veut renouer avec la dynastie Korzeniewski et entreprend, en famille, un voyage en Pologne qui, en raison des prémisses de la guerre, sera interrompu dans des conditions difficiles. Conrad du faire intervenir ses relations et en particulier le consul américain pour pouvoir quitter le territoire polonais, traverser l’Autriche et embarquer en Italie sur un navire qui ramènera toute la famille en Angleterre. Il aurait souhaité achever sa vie dans son pays natal en s’y retirant lorsque son deuxième fils aurait trouvé sa voie, mais sa mort en 1924 ne lui en laissa pas l’opportunité.

 

Son œuvre littéraire est très importante. Quarante-trois ouvrages sont recensés et leur analyse mériterait un exposé particulier. Parmi ceux que l’on peut qualifier de maritimes, certain de leur thème fait référence, par exemple la tempête. Quand on lui parla de « Typhon » (un de ses romans le plus connu et qui fut traduit par André Gide), Conrad « que cela a été une de mes tempêtes. « Le nègre du Narcisse » c’est l’histoire d’un voilier dans la tempête. Ayant écrit cela je sentais que c’était le tour d’un vapeur. Ce fut « Typhon ».

En 1906 parut « Le miroir de la mer » qui fut « le dernier geste de sa passion pour le mer » à laquelle il consacra vingt ans de sa vie. De ce livre il dit « J’ai tenté ici de mettre à jour, avec toute la franchise d’une confession dernière, les conditions de mon attachement à la mer » et j’ajouterai sa passion pour les grands voiliers qu’il privilégiera toujours dans ses embarquements à une époque ou les navires à vapeur font leur apparition.

 

Je signalais le paradoxe de ce polonais qui parlait le français avec un bon accent provençal et l’anglais avec un accent horrible. Paul Valéry disait qu’être un grand écrivain dans une langue que l’on parle si mal est éminemment original. Conrad disait de lui-même : « Je n’écris qu’avec la plus grande difficulté. Spontanément je pense en polonais, et c’est en français que les mots me viennent. Quand j’écris, je pense en français et je traduis en anglais chaque terme de ma pensée. Le processus est réellement insupportable ». Mais Conrad qui pouvait réciter de la première à la dernière ligne « L’éducation sentimentale » de Flaubert, était devenu l’un des grands stylistes de la langue anglaise.

 

Conrad n’a jamais rejeté son ascendance polonaise. Il en était même fier. Il fut un grand écrivain et sa renommée est internationale. Et si vous vous demandez ce qu’il faut lire de Conrad, tournez- vous vers Claudel à qui Gide demandait ce qu’il fallait lire de Conrad, sa réponse fut : Tout

 

 

JEAN –PIERRE BEAUVOIS

 

CERCLE EUROPEEN DE SOUTIEN A LA CULTURE POLONAISE

 

la Conférence- débat  « LA POLOGNE ET LA MER »

 

   a eu lieu le 21 Novembre 2017 à 18h30 au Yacht Club de France,

41, avenue Foch. 75116 Paris, qui a bien voulu d’être le partenaire du CESCP pour cette manifestation.

 

Après le mot d’introduction de Madame Danuta Dubois qui a rendu hommage à Julian Eugeniusz Rummel, constructeur du port de Gdynia, directeur de la marine polonaise qui a développé la flotte marchande polonaise après la première guerre mondiale, quand la Pologne a retrouvé son indépendance, les intervenants suivants ont animé cette conférence :

 

 

 

- M. Bernard Bovier-Lapiere,  Introduction – « Quelques chiffres à propos de la mer Baltique »

 

Position et dimensions

 

La mer Baltique est un bras de l’Atlantique Nord dont les Etats riverains sont la Suède, le Danemark, la Finlande, les trois pays  Baltes, l’Allemagne Fédérale, la Pologne, ainsi que l’enclave russe de Kaliningrad et la Région de Saint-Pétersbourg.

 

La mer Baltique est une petite mer dont la surface totale est de 350. 000 km2 alors que France hexagonale en compte 550.00, l’Océan Pacifique 155 Millions et la Méditerranée 3 Millions.

 

La  mer Baltique a une longueur de 1,600 kilomètres, une largeur moyenne de moins de 200 kilomètres et un littoral total de  8,000 kilomètres.

 

Ses distances internes sont  modestes puisque des détroits danois à Gdansk il y a 700 kilomètres, à Stockholm 1000 kilomètres, à Tallin 1200 kilomètres, à  Saint-Pétersbourg 1500 kilomètres et 1750 kilomètres jusqu’à l’extrémité du Golfe de Botnie. Ces distances doivent être comparées à  celles de  Gibraltar  à  Alexandrie (3.300 kilomètres) et du Havre à New York (6.000 kilomètres).

 

La mer Baltique fut une zone de fortes conflictualités

 

Ces conflictualités furent d’abord régionales puisqu’on doit rappeler les guerres du XII° siècle sur la Silésie et la Pomeranie, la défaite des Chevaliers Teutoniques à Grunwald/ Tannenberg en 1410, les longues guerres entre le Danemark et la Suède aux XVI° et XVII° siècles, et enfin la Grande Guerre du Nord (1701-1722) qui vit la fin de l’hégémonie suédoise en Mer Baltique.

 

Ces conflictualités participèrent ensuite des rivalités entre superpuissances. On doit rappeler les ambitions de la Grande-Bretagne sur les matières premières riveraines de la Baltique (chanvre et poix pour la construction navale) et ses interventions armées à Copenhague (1801-1808)  et lors de la guerre de Crimée (1853-56).

On doit rappeler l’expansionnisme allemand aux XIX° et XX° siècles, de la Guerres des Duchés Danois (1864) à l’ouverture du canal de Kiel (juillet 1914) et au Traité de Brest- Brest-Litovsk (mars 1918), auquel  le Traité de Versailles ambitionna de mettre fin.

 

On doit rappeler la guerre civile russe (1919-1922), la victoire de Varsovie (août 1920), les premiers combats de la Seconde Guerre Mondiale à Westerplatte, le démembrement de l’Allemagne, et la création du glacis russe constitué par le Pacte de Varsovie auquel participèrent deux pays baltiques  la DDR et la Pologne.

On doit rappeler que l’élargissement de l’OTAN qui suivit la fin de la Guerre Froide, a permis l’entrée dans l’Alliance de quatre Etats riverains de la Baltique : les trois pays Baltes et la Pologne, à l’exception donc de la Finlande et de la Suède qui ont confirmé leur neutralité passée, du Danemark déjà membre, et naturellement de l’enclave de Kaliningrad et de la Région de Saint-Pétersbourg.

 

L’ homogénéité politique et économique des pays riverains

 

Depuis l’accession des trois pays Baltes et de la Pologne (mai 2004), les huit Etats riverains de la mer Baltique appartiennent à l’Union Européenne même si la Suède, le Danemark et la Pologne n’ont pas adhéré à la zone Euro. Ils réunissent 147 millions d’habitants (29% de la population de l’Union Européenne) et produisent 29% du PIB de l’Union Européenne.

85 millions (60%) d’habitants sont concentrées  sur le littoral et son immédiat arrière-pays, et 22 millions vivent dans des villes de plus 250.000 habitants. Il faut enfin noter que la Pologne représente 45 % de ces 85 millions d’habitants, la Suède 10% et la Russie 12%.

 

 

BERNARD BOVIER-LAPIERRE

 

 

 

- Madame Marie-Louise Pelus-Kaplan, Professeur émérite, Université Paris VII, Paris Diderot :

 

• L’héritage historique - La Pologne et la mer à l’époque moderne

(XVIe-XVIIIe siècles) à travers le prisme de Gdansk - l’« Apothéose de Dantzig », en commentant notamment le fameux tableau :

I L’union de la Pologne avec la mer (Gdansk, 1608, Izaak van dem Blocke)

 

 

 

Exposition au Panthéon : Marie Curie

KINOPOLSKA

 

du 14 novembre au 19 novembre 2017

Festival du film polonais

Cinéma Le Balzac

 

Kinopolska, le festival du film polonais en France, est organisé par l’Institut Polonais de Paris depuis 2008.

Sa mission est double : faire revivre les chefs-d’œuvre du cinéma polonais mais également des inédits de grands réalisateurs, tout en programmant l’actualité de la production cinématographique contemporaine polonaise.

 

Placé sous le thème de « la Comédie », Kinopolska ouvre sa 10e édition avec la célèbre Croisière (Rejs) de Marek Piwowski, d’après un scénario écrit avec Janusz Głowacki. Avec les années, la fascination pour ce film est devenue culte et Croisière est considéré comme le film polonais le plus intéressant du XXe siècle. Grand favori de la «Comédie polonaise», Juliusz Machulski connaît un véritable succès public avec ses films traités avec rythme et humour. Inédits en France, ils ont marqué et fait rire plusieurs générations de polonais. Machulski est l’invité de cette édition 2017. Parallèlement, l’Institut Polonais a le plaisir de présenter au public des classiques de la cinématographie polonaise.

 

Depuis 2008, Kinopolska invite le public à découvrir les jeunes réalisateurs et réalisatrices polonais, aux voies audacieuses et variées, prêts à conquérir festivals, critiques et publics internationaux. Six longs métrages de fiction de cette nouvelle génération sont présentés en Compétition et soumis à un jury de professionnels et au public. Des courts métrages des programmes du goupe Višegrad et l’école du film de Gdynia viendront enrichir cette sélection.

 

Cinéma Le Balzac

1 rue Balzac 75008 Paris

www.cinemabalzac.com

 

« Bilan de l’adhésion de la Pologne à l’Union européenne 13 ans après »

Le 27 janvier 2017, le Cercle Européen de Soutien à la Culture Polonaise, en partenariat avec la Fondation Robert Schuman, a organisé au Sénat un colloque International consacré  au  « Bilan de l’adhésion de la Pologne à l’Union européenne 13 ans après »

 

 

La Rencontre a été organisée en deux parties « Les acquis de l’adhésion » et

« L’Etat de Droit  en question».

 

Le premier panel : Acquis de l’adhésion et interrogations actuelles a été introduit par Patrick Gautrat ancien ambassadeur de France en Pologne, et Président de séance. Il a  réuni les personnalités suivantes :

 

Pierre Ménat ancien ambassadeur de France en Pologne ; Tomasz Młynarski  professeur à l’Université Jagellonne, Institut des Sciences Politiques et des Relations Internationales ; Philippe Moreau-Defarges politologue français, spécialiste des questions internationales ; Roza Thun membre du Parlement européen  et Serge Sur professeur émérite en Droit public, directeur de l’Annuaire Français de Relations Internationales ;

 

Le second panel : L’Etat de droit en question ? a été présidé par Jean-Claude Casanova, membre de l’Institut, directeur de Commentaire  et a réuni :

 

Christian Lequesne professeur à Sciences Po, directeur de recherche au Centre de recherches internationales de Sciences Po (CERI) ; Piotr Nowina-Konopka, ancien ministre, ancien ambassadeur ; Anna Paczesniak chercheuse en science politique à l’Université de Wroclaw et collaboratrice scientifique au Cevipol, Université libre de. Bruxelles  et Jacques Rupnik docteur en histoire des relations internationales et diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris et de l'université Harvard, président du club « Grande Europe ».

 

Pascale Joannin directrice générale de la Fondation Robert Schuman a conclu le colloque.

 

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Nous vous proposons ci-dessous la synthèse des problématiques évoquées lors de ce colloque illustrée par les extraits vidéo.

 

 

 

DES MUTATIONS RÉUSSIES

 

Serge Sur a souligné que la Pologne a connu trois  mutations en une quinzaine d’années. Une mutation économique et sociale, à savoir le passage d’un système socialiste d’économie collectiviste à un système libéral, et le passage d’une dictature plus ou moins contractuelle à un système démocratique et libéral. Une mutation juridique qui a permis d’assimiler un acquis communautaire impliquant des réformes extrêmement profondes que la Pologne a réussies avec méthode et avec constance. Une mutation stratégique où le passage de l’alliance avec l’URSS à l’alliance américaine révèle néanmoins une insertion incomplète dans l’Union Européenne puisque l’allié américain n’a aucune obligation (mais seulement la faculté) de solidarité militaire dans l’hypothèse où un Etat membre de l’OTAN serait l’objet d’une agression extérieure.

 

Pierre Ménat, Jean-Yves Leconte et Tomasz Młynarski, ont noté que, depuis l’adhésion à l’Union Européenne, le PIB polonais a augmenté de moitié, que le taux de croissance est resté supérieure à 1,5 %, que le revenu par habitant a presque doublé, et que la Pologne fut le plus grand  bénéficiaire du budget communautaire avec un retour de 1 à 3. Ils ont rappelé que les fonds communautaires (100 milliards d’Euros de 2014 à 2020) ont impulsé et soutenu une transformation profonde du pays eu égard à son image et à son fonctionnement économique et social, ce qui a sans doute permis que la Pologne ait supporté la crise de 2008 sans récession, fait assez rare dans l’ensemble de l’Union Européenne.  Ils ont salué un succès miraculeux puisque la Pologne est à la première place pour les investissements dans l’Europe du centre-est et a connu une hausse des investissements étrangers directs de 2004 à 2014 de près de 250 %, tout en apportant à l’Union Européenne un nouveau marché de 38 millions de consommateurs. Il reste qu’un certain nombre de politiques publiques, autres que celles financées par les fonds communautaires, n’ont pas été menées, notamment au détriment de l’est du pays, puisqu’elles n’étaient pas des politiques estampillées « Union Européenne »

 

 

DES MUTATIONS CONTESTÉES

 

 

Roza Thun et Pierre Ménat ont relevé les contradictions d’un euroscepticisme qui devrait pourtant être très minoritaire puisque la Pologne connait une sécurité unique dans son histoire, même s’ils regrettent qu’il n’ait pas été démontré aux générations futures que le bilan de ces treize années portait aussi sur l’éducation civique et l’implication du citoyen dans la décision publique. Tomasz Młynarski a posé le constat que les Traités de Nice et de Lisbonne ont été défavorables à la Pologne en réduisant son influence dans le processus de prises de décision des instances européennes. Tous ont souligné que la vision polonaise entend fonder l’Union sur la solidarité, la subsidiarité, le renforcement du Parlement européen et l’intégration d’Etats-Nations souverains. Ils ont déploré que l’élargissement apparaisse trop souvent comme responsable de tous les maux de l’Europe, que les laissés pour compte de la croissance ne se retrouvent pas dans cette Europe élargie, et qu’un certain nombre de valeurs chrétiennes et morales renforcent le sentiment antieuropéen. Ils ont noté la crainte que le Brexit n’entraîne une certaine marginalisation de la Pologne alors qu’elle entend contrebalancer l’axe franco-allemand et se rapprocher de la France pour rééquilibrer la relation avec l’Allemagne. Ils ont insisté sur la question de la souveraineté nationale que la Pologne n’a pas connue pendant près de deux siècles, avant de subir avec le communisme une souveraineté « limitée » à laquelle semble devoir succéder une souveraineté « étrangère », la souveraineté européenne.

 

 

Extrait d’intervention de Roza Thun :

Extrait d’intervention de Pierre Ménat :

Jacques Rupnik, Piotr Nowina-Konopka et Jean-Yves Leconte, ont souligné les menaces concrètes pesant sur l’Etat de Droit qu’il s’agisse de la réforme du Tribunal constitutionnel,  de la fusion du Ministre de la Justice et du Procureur de la Fonction Nationale, de la publicité des travaux du Parlement, de la suppression des concours de la fonction publique, et des changements dans l’éducation primaire et secondaire. La remise en cause du principe d’un Conseil Constitutionnel, instance d’arbitrage supérieur, et la remise en question globale de l’Etat de Droit, ne se font pas au nom d’un projet autoritaire mais au nom d’une démocratie dont le peuple souverain est l’acteur premier. Cette démocratie du peuple souverain, rejetant toutes contraintes institutionnelles et donc européennes, est plus proche de la Volonté Générale selon Rousseau que de la séparation des pouvoirs selon Montesquieu.

 

Anna Paczesniak a noté que les élections législatives et présidentielles de 2015 ont laissé certes un sentiment d’insécurité vis-à-vis des voisins de l’Est mais aussi un sentiment d’injustice dans la répartition des contributions européennes entre l’Ouest et l’Est de la Pologne. Elle a souligné que le jugement des polonais sur le PIS (« Droit et Justice ») demeure partagé et contradictoire puisqu’un sondage de début de janvier 2017 indique que si 100 % des polonais jugent que le PIS outrepasse son pouvoir et que 60 % des polonais jugent que le PIS outrepasse son pouvoir et gouverne de façon autoritaire, 45 % des polonais jugent néanmoins que c’est en vertu de la volonté souveraine, du désir impérieux d’être indépendants et souverains.

 

Extrait d’intervention d’Anna Paczesniak :

UNE  POLOGNE NORMALISÉE ?

 

 

Serge Sur a rappelé que la Pologne qui est un des pays européens ayant connu le plus de tribulations historiques, reste dominée par son passé qu’il doit encore exorciser. Si les visées impériales se sont évanouies, on a pu parler d’un empire polonais de la mer Baltique à la mer Noire, avant que pendant plus d’un siècle, ce pays ne disparaisse totalement de la carte de l’Europe et qu’Alfred Jarry ait pu écrire Ubu Roi dont l’action se passe en Pologne, c’est-à-dire » » nulle part ». Mais, après plus d’un siècle, nous avons vu réapparaître un Etat polonais, une Nation polonaise, le Phénix de l’Europe, même si la Pologne a au même instant recouvré une souveraineté limitée, une situation de dépendance vis-à-vis de l’Ouest, puis de l’Est, et aujourd’hui vis-à-vis des Etats-Unis. La mutation de la psychologie collective de la Pologne reste encore inaccomplie dans la mesure où l’Union Européenne repose sur l’oubli du passé, le dépassement des affrontements du passé et la réconciliation. Il reste donc à la Pologne à mener cette réconciliation avec elle-même dans l’Europe, examen de conscience particulièrement difficile parce que l’Europe n’a pas su proposer de concept organisateur qui soit une véritable alternative et parce que la Pologne intériorise ce dilemme plus que d’autres Etats européens.

 

Extrait d’intervention de Serge Sur :

Extrait d’intervention de Philippe Moreau Defarges :

Jacques Rupnik a noté que les libéraux post 89 ont accompli leur mission, à savoir la vie  démocratique, l’économie de marché, la modernisation du pays, l’entrée dans l’Union Européenne. Ils  n’avaient donc plus de projet collectif, sauf à dire  on ne change pas une équipe qui gagne, enrichissez-vous, alors que le PIS avait un projet collectif : la Nation souveraine, le retour de l’Etat, l’Eglise, la famille, les valeurs.  Néanmoins, si Jaroslaw Kaczynski entend annoncer une contre-révolution en Europe, il semble que la combinaison des contraintes européennes (le risque pour un gouvernement polonais d’une confrontation ouverte et brutale avec l’Union Européenne) et des contraintes internes (l’opinion publique, la presse libre, la société civile) posera les limites à la dérive de l’Etat de Droit en Pologne.

 

Extrait d’intervention de Jacques Rupnik :

Jean-Claude Casanova a cité les trois facteurs explicatifs qui montrent que les problèmes actuels de la Pologne sont communs à l’ensemble des démocraties libérales. Le débat sur la Pologne est un débat culturel commun à tout système démocratique et qu’a connu la France en 1981 lorsqu’un député a pu affirmer: « vous avez juridiquement tort parce que nous avons politiquement raison », argument qui est aujourd’hui opposé par le PIS à l’opinion libérale du pays. Définir uniquement une société par le marché et le capitalisme, comme le font les fonctionnaires européens, crée un sentiment d’insatisfaction puisque, si l’Europe se définit par l’économie de marché, elle n’a pas de frontière et donc pas d’identité, et ne peut donc offrir la satisfaction née d’un sentiment d’appartenance. Dans l’Europe actuelle, la combinaison des deux pentes décrites par Pareto, l’une rationnelle, individualiste et analytique, et l’autre agrégative car permettent d’appartenir à une communauté, est loin d’être parfaite.

 

Intervention conclusive de Jean-Claude Casanova :

Synthèse du Colloque : Bernard Bovier-Lapierre,

Vidéos : Jan Czarlewski

 

 

LE MOT DE LA FIN

 

La très grande qualité des intervenants a naturellement participé au succès de cet évènement caractérisé par la richesse des débats et des échanges nourris avec un très nombreux public.  Le cocktail qui a clôturé le colloque a permis de poursuivre des discussions autour d’un verre d’amitié.

Nous remercions le Sénat et M. Jean-Yves Leconte, vice-président du Groupe d'Amitié France-Pologne,  d’avoir accueilli cette Rencontre.

 

Nous remercions la Fondation Robert Schuman, M. Jean Dominique Giuliani, président et Madame Pascale Joannin directrice générale, et M. Patrick Gautrat,  pour leur aide précieuse dans le choix des intervenants, les présidents des séances pour leur rôle, souvent ingrat, de modérateurs, tous les intervenants de leur participation et M. Bernard Bovier-Lapierre pour la synthèse thématique de ces riches débats.

 

Extrait de mot d’accueil de Danuta Dubois :

 

Après le mot d’accueil de Danuta Dubois, vice-présidente déléguée du CESCP, Jean-Yves

Leconte, vice-président du Groupe d'Amitié France-Pologne au Sénat  a ouvert  le Colloque

par une déclaration liminaire

Extrait de la déclaration liminaire de Jean-Yves Leconte :

Extrait d’intervention de Tomasz Mlynarski :

Extrait d’intervention de Christian Lequesne :

Musée National Delacroix - mercredi 22 février 2017

 

Soirée exceptionnelle : Frédéric Chopin, George Sand et Eugène Delacroix  -  dans l’atelier du musée Delacroix

 

 

Le musée Delacroix a acquis au printemps dernier le portait de George Sand habillée en homme, portrait émouvant et intime de George Sand, que Delacroix réalisa en 1834.

Il s’est toujours trouvé dans les collections privées et c’est la première fois que nous aurons l’occasion de pouvoir l’admirer.

 

L’entrée dans les collections du musée Eugène Delacroix du premier portrait de George Sand réalisé par Delacroix, est l’occasion d’un accrochage temporaire et exceptionnel qui évoque les liens d’amitié fidèles qui s’établirent entre la femme de lettres et le peintre.  Ces liens sont d’autant plus profonds qu’ils se nouent entre deux êtres dissemblables qui s’estiment et se soutiennent.

Cet accrochage dans l’ancien atelier du peintre valorise ainsi les multiples facettes des talents de Delacroix, peintre, dessinateur, graveur et écrivain.

Il offrira également l’occasion de redécouvrir L’Éducation de la Vierge, grande toile peinte par Delacroix pour l’église de Nohant, en 1842, alors que le peintre séjournait chez son amie.

 

A cette occasion, le CESCP a réuni ses membres pour un concert privé dans l’atelier de Delacroix. Grand pianiste français, d’origine polonaise, Frédéric Vaysse-Knitter  a enchanté le public par son interprétation des œuvres de Frédéric Chopin dans ce lieu magique.

Les membres du CESCP ont été accueillis par l’Association partenaire les Amis du Musée Delacroix et par Céline Brunet-Moret qui, au nom du Commissaire de l’exposition, a introduit la soirée en présentant le tableau inédit.

Plusieurs membres du groupe Orange, sponsor de cette soirée, ont également assisté à ce beau concert.

 

 

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Eugène Delacroix

Portrait de George Sand©Mongodin - musée du Louvre

Le Cercle Européen de Soutien à la Culture Polonaise

Le lundi 20 mars 2017, à 18 heures, l’Assemblée Générale  Ordinaire de notre Association s’est réunie dans les locaux du Yacht Club de France, 41 avenue Foch, 75116, Paris.

 

Elle a été suivie par la conférence de Monsieur l’Ambassadeur Alain Bry.

Nous vous invitons à lire :

1) le résumé du rapport de la Vice-présidente Déléguée pour l’Année 2016 ;

2)   le résumé de la conférence de Monsieur l’Ambassadeur Alain Bry, intitulée

Dix vrais contestataires polonais

 

1) RAPPORT DE LA VICE-PRÉSIDENTE DÉLÉGUÉE POUR L’ANNÉE 2016

 

I. Inventaire des manifestations du Cercle :

Le Cercle vous a présenté les seize manifestations culturelles suivantes en 2016 :

-  le 26 janvier : soirée poétique et musicale à l’Entrepôt « Qui es-tu l'homme, assassin ou héros ? » co-organisée par l'un de nos membres, Aneta Lastik et soutenue par le Cercle ;

-  le 24 février : récital de Lieder de Schubert et de Schumann à l’Opéra de Paris par Tomasz Kumiega jeune baryton soutenu par le CESCP ;

-   le 17 mars : vernissage d’une exposition de cinq jours  des tableaux de Zofia Ejbich-Barazer de Lannurien, l'un de nos membres, suivi d’un cocktail ;

-   le 13 avril : conférence à l’Ambassade de Pologne, de Beata de Robien intitulée « Les femmes polonaises dans l’histoire de France , de la reine Maria Leszczynska au XX° siècle », suivie d’un concert d’œuvres de Maria Szymanowska, l’une des premières compositrices et pianistes professionnelle dans l’histoire de la culture européenne ;

- le 21 juin : à l’occasion de la Fête de la musique, concert d'un excellent jazzman polonais, Andrzej Jagodzinski, soutenu par le Cercle au Théâtre Adyar ;

- du 12 juin au 10 juillet : VII °édition de Chopin au Jardin du Luxembourg, un cycle de 5 concerts en plein air, tous les dimanches à 17h, organisé par la Ville de Varsovie, en partenariat média avec le CESCP ;

- du 18 juin au 14 juillet : XXXIII° édition du Festival Chopin à Paris à l’Orangerie du Parc de Bagatelle, dirigé par nos membres, Monsieur et Madame Paszkiewicz ;

- les 22-23 juillet : exposition et conférence sur « La reconstruction et la conservation des monuments : Vieille ville de Varsovie, Pays Charolais-Brionnais, Cluny » organisé par notre membre, Wojciech Grochowalski en partenariat média du CESCP ;

- du 26 au 31 Juillet : les Chroniques des JMJ à Cracovie furent assurées par les "petits reporters » du CESCP du diocèse de Paris qui envoyèrent chaque soir une chronique de cet événement, illustrée par les photos et les vidéos que vous trouverez sur notre site ;

- du 17 septembre au 13 novembre : exposition de l’artiste franco-polonais Grégor Jakubowski, “Peinture contemporaine et la cavalerie de Napoléon” au Musée de la Cavalerie à Saumur, en partenariat média du CESCP ;

- le 6 octobre : Soirée à l’Hôtel de Monaco commémorant le soixante-quinzième anniversaire de la mort de Jan Ignacy Paderewski, grand pianiste et homme d’Etat polonais ;

-  en octobre, le Cercle s’est associé à l’hommage que le monde de la culture français a rendu à Andrzej Wajda après sa disparition le 9 octobre 2016 ;

-  le 15 novembre : première Rencontre du CESCP portant sur le thème « Entre France et Pologne :  investissements croisés et échanges « , en partenariat avec  l’Ambassade de de Pologne qui a offert le cocktail qui a suivi ;

-  le 2 et 3 décembre : « Marché de Noël polonais à la Mairie du XVI° Arrondissement de Paris » qui a permis de faire découvrir, au milieu des écrivains présentant et dédicaçant leurs livres, les produits traditionnels, artisanaux et gastronomiques de la région de Zywiec, ainsi qu’une exposition de vidéos illustrant les traditions et les coutumes du Noël polonais ;

-   8 décembre : Concert de Noël par le baryton Tomasz Kumiega accompagné par Alfredo Abbati à l’Ambassade de Pologne. Cette soirée musicale était consacrée à des compositeurs polonais tels que Paderewski, Karłowicz, Moniuszko, ainsi qu’à des chants de Noël auxquels s’est joint un public conquis, avant qu’une réception clôture cette très belle soirée festive.

 

II. Le développement de la communication du Cercle :

Le Conseil d’Administration a approuvé le 12 janvier 2016 à l’unanimité de ses membres de la conception et de la réalisation de notre site http://www.cescp.org . Je fais à nouveau appel à chacune et chacun pour le consulter, le faire connaître, faire part de vos suggestions, et surtout l’alimenter par vos contributions écrites. Je vous demande également de nous faire part de vos réactions et commentaires sur notre boîte e-mail : contactcescp@gmail.com

Nous avons réalisé la plaquette de présentation de notre Cercle (en français, en attendant l’anglais et le polonais) qui, je l’espère, reflète effectivement nos ambitions, nos réalisations et notre dynamisme. Elle est à la disposition de tous, sur simple demande par mail car sa large diffusion permettra mieux informer les personnes intéressées par nos activités et souhaitant adhérer  au Cercle.

 

III. Manifestations, projets et développements pour l’année 2017 :

- Les Rencontres du CESCP :

         °Le Bilan de l’adhésion de la Pologne à l’Union européenne 13 ans après qui a eu lieu le 27 janvier au Sénat ;

        °Les trois premières constitutions démocratiques : Les Etats Unis, la France et la Pologne que nous souhaitons organiser en partenariat de « France-Amérique » à l’automne ;

         °La protection sociale en Pologne et dans l’Union Européenne que nous prévoyons pour le printemps 2018.

- Concerts /soirées littéraires :

Après la Soirée exceptionnelle Frédéric Chopin, George Sand et Eugène Delacroix dans l’atelier du Musée Delacroix, qui a eu lieu le 22 février dernier, d’autres projets sont prévus tels que récital de piano, soirée lyrique, musique de chambre, lectures de textes.

- Conférences /visites :

°la conférence de M. l’Ambassadeur Alain Bry que nous aurons le plaisir d’écouter aujourd’hui ;

°une visite privée, avec conférence, de l’exposition Maurice Denis au Musée Delacroix, prévue le 1er juin ;

°la Pologne et l’espace maritime, en partenariat avec le Yacht Club de France ;

°D’autres projets de conférences sont en préparation tels que le séjour de Louis XVIII à Varsovie (1801-1804) , les deux Reines françaises de la Pologne , les français qui ont marqués la Pologne durant leur séjour (le général Maxime Weygand et le colonel de Gaulle en Pologne  1918 – 1920 ) .

- Voyages : le projet de week-end à Wroclaw et à Gdansk pour vous faire découvrir, à l’occasion d’un événement culturel majeur, ces deux villes magnifiquement restaurées. Nous souhaitons également organiser un week-end culturel en Italie. Je remercie chaleureusement les membres du Conseil d’Administration qui ont bien voulu s’investir dans nos différents projets. Mais la conception, le financement et la réalisation de nos projets de développement, ne doit pas seulement mobiliser des membres du Conseil : elle est l’affaire de tous ! Je lance donc un appel solennel à tous les membres pour prendre des initiatives, proposer de nouveaux projets et en assurer la prise en charge.

Merci de de la confiance que vous m’avez toujours témoignée et qui me touche beaucoup.

 

 

 

 

2) CONFÉRENCE DE MONSIEUR L’AMBASSADEUR ALAIN BRY

 

 

 

DIX VRAIS CONTESTATAIRES POLONAIS

Les dix : Copernic + 1543 ; Sicinski + 1652 ;

   Beniowsky + 1785 ; Dombrowski + 1870 ;

   Zamenhoff + 1912 ;  Beyzin + 1912 ;

   Kolbe + 1941 ; Gedroyc + 2000 ;

   Grass + 2015 ;

   Kaczynski bien en vie.

 

 

COPERNIC 1473 – 1543

Cadre : l’Eglise catholique de l’époque est préoccupée de lutter contre le Protestantisme, après le Concile de Trente. L’Eglise polonaise n’est pas en avance, préoccupée de discipline interne mais… bien loin du Vatican.

Nicolas Copernic. D’une famille aisée de Prusse (Torun était en Prusse). Brillantes études de Droit canon, de médecine et d’astronomie à Bologne. Devenu chanoine, il mène une vie confortable et c’est à l’observatoire d’Olsztyn (Allenstein) qu’il teste son intuition décisive : c’est le SOLEIL, et aucunement notre Terre, qui est au centre de notre univers proche ! Idée tellement scandaleuse, et dangereuse qu’il ne va rien publier jusqu’à la veille de sa mort, en 1543.

 

Comme la Terre n’est pas « le centre du monde », l’homme ne l’est pas non plus et la création est faire pour autre chose que pour l’homme ! Cinquante ans plus tard, l’astronome italien Galilée sera obligé de se rétracter (sous peine de mort) après avoir affiché la même vérité que Copernic.

Le cas de Copernic est à rapprocher de celui de Darwin ; deux cent ans plus tard, qui démontrait que la création était en constante et lente évolution et que la Bible avait, disons, beaucoup simplifié les choses.

 

 

SICINSKI en 1652

Cadre : au fur et à mesure que l’autorité royale faiblit, la turbulenet noblesse (Szlachta) impose ses décisions au Sejm (la Diète) crée par la Constitution de 1591. Un beau jour, un délégué « ordinaire », SICINSKI, décide que le Sejm ne peut pas continuer à siéger si un seul de ses membres s’en va. Il affirme utiliser son « liberum veto ». La Russie et la Saxe vont s’en donner à cœur joie, en soudoyant des délégués pour empêcher toutes les réformes. Dans le même temps, les grands aristocrates se dotent d’armées propres et refusent au gouvernement de les utiliser. Lorsqu’en 1791 le liberum veto sera aboli, ce sera trop tard et deux siècles durant la Pologne va être démembrée.

 

 

BENIOWSKI

Cadre : la nostalgie de la monarchie.

Maurice Benyowski est un patriote polono-hongrois qui se bat pour la Confédération de Bar. Les Russes l’expédient dans une forteresse… au Kamchatka, à l’autre bout de la Sibérie. Il s’en échappe en bateau et, après une escale à Macao, navigue à la voile jusqu’à Madagascar. De là, il gagne la France et propose au gouvernement de Louis XVI de coloniser une partie de cette grande île « au nom du Roi ».

Cela marche un certain temps, puis pris de la folie des grandeurs, l’« hubris » des Grecs, l’amène à se proclamer lui-même empereur. Il mourra en 1785en combattant une petite armée royale française.

N.B. Benyowski était un joueur d’échecs de première force. Une hypothèse est qu’il avait gagné sa liberté (et un bateau) au Kamchatka en remportant un tournoi d’échecs.

N.B. 2 Slowacki a consacré un poème à ce flamboyant contestataire polonais.

 

 

DOMBROWSKI + 1870

Cadre : un roturier hostile aux possédants.

Jaroslaw Dombrowski a fait des études militaires à Saint Petersburg et est devenu officier d’artillerie. Ayant pris part à l’insurrection de janvier de janvier 1863 (à laquelle cette fois ont pris part des « rouges » sensibles aux idées des révolutionnaires russes), il arrive à Paris en 1865 ; ce ne sont pas les milieux de « la Grande Emigration » qu’il fréquente mais les ouvriers parisiens.

En 1870, après la défaire française, éclate l’insurrection de La Commune. Il y prend part avec enthousiasme. Ses compétences d’artilleur lui valent de diriger, sur la Butte aux Cailles, les tirs des fameux canons que les insurgés ont capturés et traîné depuis la Butte Montmartre. Quand les choses tournent mal, il accepte de devenir chef de toute l’insurrection. Tué le 25 mai 1870, il sera enterré solennellement au Père Lachaise enveloppé dans un drapeau rouge.

 

 

ZAMENHOFF + 1912

Un Juif sans patrie.

Ludowik Zamenhoff est un Juif polonais de Bialystok, déchiré en fait entre deux pays et au moins trois langues. Il essaiera d’en apprendre quatre ou cinq autres mes ses constatations l’amènent à se lancer dans la création d’une langue qui sera universelle. Il en jette les bases grammaticales et même la prononciation et parvient à réunir un premier Congrès mondial de l’Esperanto en 1905 à Boulogne sur Mer (sic). Un deuxième Congrès se tient en 1912 à Cracovie. Zamenhoff meurt peu après. La guerre mondiale balaie tout et l’Esperanto n’aura pas de destin universel. On peut cependant toujours l‘apprendre et la Méthode Assimil a publié un « Esperanto sans peine ».

 

 

BEYZIN + 1912

Un jésuite obstiné à servir les plus misérables.

Jean Beyzin est un jésuite polonais qui, peu après son ordination à Cracovie, décide de consacrer sa vie aux lépreux. Ceux-là sont encore à peu près partout traités comme des pestiférés. Il essaie de se faire nommer en Inde. Refus. Il se tourne vers les Jésuites de Madagascar (qui dirigent depuis le début le catholicisme dans ce pays) et reçoit leur accord. Il y débarque à 48 ans. Affecté dans une léproserie sans ressources qui est un véritable mouroir, il conçoit le projet d’un véritable hôpital ; mais il faut trouver 30 000 francs OR.

Il écrit des centaines de lettres à des Polonais et l’argent arrive. Les Jésuites possèdent un terrain dans le sud, un peu en altitude (300 mètres), et il y fonde la léproserie de MARANA. Celle-ci ouvre en 1911 pour 200 malades ; elle a l’eau courante, e la lingerie et des baignoires. Naturellement protestations ; « les gens des villages n’ont rien de tout cela ! ».

Lorsqu’il meurt (d’épuisement, semble-t-il) son œuvre a déjà un grand retentissement en Europe. Il a été béatifié.

 

 

KOLBE + 1941 Auschwitz

UN véritable prêtre face à la barbarie.

LE père Maximilien Kolbe est le second prêtre de ma liste. Né en 1894, il réussit de remarquables études en théologie mais aussi en physique. Franciscain, son remarquable sens de l’organisation en fait le responsable du Couvent de NIPOKOLANOW (l’Immaculée) qui est considéré en 1939 come le plus actif couvent du monde catholique, notamment par ses recherches scientifiques. Ce couvent a même sa propre gare, tellement il acceuille de visiteurs, et ses publications atteignent le million d’exemplaires.

Dans l’histoire tragique de la Pologne, les années d’avant-guerre sont marquées par une montée de l’antisémitisme, en même temps que des tendances anti-polonaises d’une partie de l’opinion juive.

Les Nazis ont très vite repéré l’influence du père Kolbe et se débarrassent de lui en l’internant à Auschwitz. C’est là qu’en 1941 il prend, dans un bunker où les captifs vont mourir de faim et de soif, la place d’un soldat père de famille qui avait été saisi en représailles.

Saint Maximilien se fête le 14 août, veille de la fête de l’Immaculée Conception.

 

 

GEDROYC + 2000

Un aristocrate du XIXème siècle égaré dans le XXème.

Né en 1996 à Minsk, Jerzy Gedroyc était un véritable aristocrate. A mon humble avis il aurait volontiers utilisé le « liberum veto ». « Sa » Pologne ne correspondait pas à la République réelle, ni avant la guerre ni en 1990 après la chute du Communisme. Aussi bien a-t-il refusé de revenir à Varsovie même lors du retour triomphal des Sceaux de la République, conservés à Londres depuis 1940. Il objectait qu’il ne pouvait décemment se loger à l’hôtel. Monique et moi lui avons donc proposé de loger à notre résidence. Il a « fait répondre » son refus, sans excès de politesse. Je lui avais rendu visite à Maisons-Laffitte avant mon départ pour mon poste à Varsovie.

 

Sa gloire est d’avoir dirigé fermement et superbement la revue KULTURA, publiée à Maisons-Laffitte et qui était la publication libre numéro un de toute l’Europe sous le joug soviétique.  Kutlura a traduit et publié Camus, Simone Weil, George Orwell, publié Gombrowicz, Cioran, Milosz. Ses adversaires l’avaient baptisé « le Prince ». J’avoue ne pas avoir, personnellement, compris ce qu’il reprochait à de grave à la Pologne de Solidarnosc. Peut-être de ne pas penser rétablir un « sénat aristocratique » où il aurait siégé ?

 

 

GRASS + 2015

Un Allemand égaré en Pologne

Gunther Grass a rejoint en 1999 le groupe des écrivains polonais prix Nobel de littérature. Son œuvre est, à ma connaissance, toute en allemand.

Il est né en 1927 à Danzig, d’un père allemand et d’une maman cachoube. Recruté à 15 ans dans les Jeunesses Hitlériennes, il est devenu Waffen SS en 1944. Comme les sous-marins (son premier choix) ne recrutaient plus, il a été versé dans une aviation bien mal en point.

Prisonnier des Américains en 1945, il est libéré en 1946 et mène à Paris une vie de bohème mais écrit. En 1960 « le Tambour » lui vaut de suite la renommée. Ses œuvres ultérieures se publient bien mais il s’illustre par son antisémitisme (éloge de l’Iran des Ayatollahs), puis sa désapprobation de la réunification allemande.

 

 

KACZYNSKI

Roublard mais nostalgique d’un passé révolu.

Plus grand contestataire d’aujourd’hui, Jaroslaw Kaczysnki est né à Varsovie en 1949 un jour prédestiné, le 18 juin !  Son frère jumeau et lui se sont illustrés tout jeunes dans la petite histoire « des jumeaux qui voulaient dérocher la lune ». Puis, militant de Solidarité, il devient chef de Chancellerie, du président Walesa ; c’est là que je l’ai connu. Jugé « trop à droite » par une majorité de Solidarité, il est mis à l’écart. Devenu, comme son frère, député ordinaire, il n’émerge du lot qu’en fondant en 2001 le parti « Droit et Justice » qui gagne les législatives en 2003, puis perd celles de 2007 et celles de 2011.

 

 Durant toute cette époque, il s’affirme nationaliste, anti-euro et anti-européen. La roue démocratique tourne encore et le PIS gagne les élections en 2015. Souhaitant survoler le bataille, Kaczynski s’abstient de devenir premier ministre. Ces démarches, jugées dans notre France « bien laïque », tendent à ramener la Pologne à certaines de ces valeurs traditionnelles. D’où les provocations bien connues : réduction du pouvoir judiciaire, projet de restriction de l’avortement (que l’Eglise polonaise, comme le Vatican, condamnent constamment) ; relance à droite d’une démographie polonaise en déclin (les 500 zlotys par enfant), projet de lot de taxation des investissements étrangers en Pologne, etc.  Il est cependant frappant de constater que certaines positions du PIS correspondent à la situation d’une Pologne, qui ne peut, réellement, respecter les règles établies à Bruxelles. Exemple : le charbon, la Pologne n’ayant aucune autre source sérieuse d’énergie, et cela pour des années à venir. Ce charbon pollue l’atmosphère en Pologne et toute l’Europe occidentale.

 

. La personnalité passablement « brutale » de Janina Goss, amie d’enfance de Kaczynski, et son bras droit en politique (n’aurait-elle pas en fait autant de pouvoir réel que Jaroslaw ?) alourdit l’image de Kaczynski. La presse polonaise d’opposition la représente pesante à souhait et à peine féminine. Elle lui fait une vraie « sale gueule ». Voilà donc en Jaroslaw Kaczynski un personnage déplaisant pour des « observateurs » occidentaux : célibataire, prônant des vertus familiales, catholique aussi « démodé » que pouvait l’être De Gaulle, soutenu par une Eglise dont il est de bon ton, en Europe, de contester les positions « retardataires », manœuvrier des médias (qui n’accepte de l’être que par la gauche).

Question : à court terme au moins, ne représente-il pas une vraie facette de la Pologne actuelle et de ses intérêts ? Je vous laisse la réponse…

 

 

Alain Bry        Paris, le 20 mars 2017

 

 

 

 

 

Le jeudi 8 juin à 17 heures

 

notre Cerle a organisé pour ses membres une visite privée de l’exposition :

« Maurice Denis et Eugène Delacroix, de l’atelier au musée »

 

au Musée National Eugène Delacroix,

6 rue de Furstenberg 75006 Paris.

 

Madame  Dominique de Font-Réaulx, Conservateur en chef du Musée nous a fait découvrir cette exposition passionnante.

 

 

 

voir plus :

 

Maurice Denis voua une admiration vive et sincère à l’œuvre d’Eugène Delacroix, comme à sa posture d’artiste. Né après le décès de Delacroix, le peintre, comme ses proches – Emile Bernard, Edouard Vuillard, Pierre Bonnard, puis Georges Desvallières – approcha l’œuvre de Delacroix à la fois directement, grâce aux œuvres conservées dans les collections publiques, mais aussi par l’intermédiaire d’artistes plus âgés, Paul Cézanne, Odilon Redon, Paul Gauguin, qui leur transmirent leur goût pour la création du peintre romantique.

 

Grâce à la publication des premières lettres de Delacroix, puis à la première édition de son Journal, dans les années 1890, Denis et ses amis constituèrent la première génération à avoir accès aux écrits de Delacroix, dès leur jeunesse. Le Delacroix écrivain fut, pour Bernard, Denis, Vuillard, un modèle, notamment pour leurs propres écrits, théoriques et diaristes.

 

Maurice Denis joua un rôle primordial dans le sauvetage du dernier atelier de Delacroix, place de Fürstenberg, et dans sa transformation en musée. Son engagement comme président de la Société des Amis d’Eugène Delacroix se révèle, au fil du travail de recherches entrepris au sein des archives du musée Delacroix et des archives Maurice Denis, déterminant. Denis ne mit pas seulement sa réputation de grand artiste au service du projet de création d’un musée Delacroix. Il s’y dédia, assumant pleinement des missions de directeur de la toute jeune – et fragile – institution.

 

L’exposition qui a lieu au musée national Eugène-Delacroix de mai à août 2017 sera ainsi la première à analyser et valoriser la force et l’ampleur de l’admiration que l’œuvre d’Eugène Delacroix suscita chez ces artistes, nés après sa disparition. Bien que disparu sans élèves, le peintre fut considéré comme un maître par bien des créateurs.

 

Cette manifestation analysera les composantes de l’admiration de Denis et de ses proches pour Delacroix – peintre, décorateur, graveur, écrivain, et exaltera le rôle de Denis dans la fondation du musée. Elle forme ainsi l’occasion remarquable d’exalter la création singulière du musée national Eugène-Delacroix, à l’issue de la rénovation de l’appartement du musée Delacroix et de son agrandissement grâce à l’adjonction de l’ancienne salle-à-manger du peintre.

 

Le Mardi 20 juin 2017 à 20h

 

a eu lieu la dernière manifestation du CESCP, avant la période estivale :

 

Concert de Łukasz Krupiński

 

Cette soirée exceptionnelle organisée en partenariat avec le Cercle France-Amériques a eu lieu dans les magnifiques salons de l’Hôtel Le Marois,  9 avenue Franklin Roosevelt - 75008 Paris, à la veille de la Fête de la Musique.

 

Le jeune virtuose Łukasz Krupiński, déjà mondialement connu, a enchanté le public nombreux par son interprétation des œuvres de Wolfgang A. Mozart,  Frédéric Chopin, Maurice Ravel et George Gershwin.

 

 

Spectacle musical et littéraire  : "Misia, quand Paris avait une Reine"

 

le mardi 24 octobre 2017 à 20h30 au Théâtre Traversière, 12 rue Traversière, 75012 Paris.

 

 

CESCP vous recommande vivement cette soirée consacrée à Maria Godebska connue sous le nom de Misia Sert, personnage hors du commun, qui fut l'égérie des plus grands poètes, écrivains, peintres et musiciens de la Belle Époque.

LA COMPAGNIE LA GRANDE OURSE

 

PRÉSENTE

 

LA RÉVOLTE DE VILLIERS DE L’ISLE ADAM, spectacle soutenu par le CESCP

 

MISE EN SCÈNE : Salomé Broussky

 

AU THEATRE LES DECHARGEURS –  2 rue des Déchargeurs : 75001 PARIS

 

DU 31 OCTOBRE AU 9 DÉCEMBRE 2017, du MARDI AU SAMEDI À 21H30

 

 

RÉSERVATION :

du lundi au samedi de 16h à 22h au 01 42 36 00 50 ou par mail via htbillet.com@gmail.com

 

LA REVOLTE DE VILLIERS DE L’ISLE ADAM

Ils sont jeunes, beaux, et riches. Elle est idéaliste. Il est banquier. Elle est son comptable. Il est son mari. Le capitalisme va ruiner leur mariage, forcer leur couple à déposer le bilan.

 

En une nuit.

 

Élisabeth, femme du banquier Félix tient les comptes, comme tous les soirs depuis plus de quatre ans. Ayant triplé dans l'ombre la fortune de son mari, cette jeune femme, étonnamment moderne, ne supporte plus l’homme auquel elle est légalement soumise. Elle solde les comptes de son mariage. Elle crie sa révolte. Félix est stupéfait devant tant d’audaces. Elle ose quitter mari et enfant pour être elle-même. Être enfin délivrée.

 

Pourtant quatre heures plus tard, elle revient. Elle n’est plus la même. Elle est vivante en apparence, mais son âme est morte.

En une nuit, l’âme idéaliste d’une femme sincère, qui veut « juste » vivre selon ses principes et être redevable de rien, est vaincue et pétrifiée. Sa soif d'idéal s'est cognée à un libéralisme banal, obsédé par la rentabilité à outrance. Celle qui revendiquait sa différence fondamentale s’aperçoit qu’elle est devenue comme les autres.

 

Au petit matin, la vie conjugale comme les affaires reprennent, et plus rien ne sera « vraiment » comme avant. Ce jeune couple, à jamais attaché à jamais l’un à l’autre, est dévasté malgré les apparences. Malgré la réussite sociale qu’il affiche. La victoire de Félix est un cruel trompe-l’œil.

 

Dénonçant l'esprit bourgeois du libéralisme, La Révolte demeure une pièce violente, grinçante, féministe au propos toujours contemporain : n’oublions pas que jusque récemment les femmes n’avaient pas le droit d’avoir de compte en banque… et, aujourd’hui combien restent dans un mariage désastreux pour des raisons économiques.

 

VILLIERS DE L’ISLE ADAM

 

Fils de la révolution industrielle, Villiers de l'Isle-Adam proclame son indépendance et ne veut se rattacher à aucune école. Il se définit sans en être dupe comme parnassien, romantique et symboliste à la fois. Être soi-même est bien suffisant : un inventeur et un visionnaire dont les visées esthétiques et éthiques se confondent.

 

Sa langue, doublée de situations fortes, renferme une dramaturgie remarquable et baroque. Elle surprend les auditeurs, les réveille par la précision, le décalage et l'extraordinaire des sensations et des sentiments. Sa profonde musicalité, sa beauté et sa liberté servent l'imagination porteuse de lucidité, et dévoilent une cruauté, essentiellement morale, proche du désespoir.

 

Son œuvre exhale l'humeur du temps, s'attaque aux bourgeois, au dieu Argent, au soi-disant Progrès qui n’est que l’asservissement des plus faibles. Styliste hors pair lyrique, seul grand représentant du théâtre symboliste avec Axel, il a été profondément novateur dans ses Contes cruels, incisifs absolument, dans L’Ève future, stupéfiant roman d’anticipation scientifique, dans la satire féroce de l’esprit bourgeois. Pièce de jeunesse créée en 1870, La Révolte est un appel pour déchirer le bandeau qui souvent nous voile la conscience.

 

 

 

 

ÉVÉNEMENT DE LA RENTRÉE :

L’OUVERTURE DE L’ESPACE MUSEAL WITOLD GOMBROWICZ & DE LA VILLA ALEXANDRINE

 

 

 

ÉVÉNEMENT  GOMBROWICZ du 15 au 25 septembre :

Vence célèbre Witold Gombrowicz et fête avec l’Etat Polonais, l’ouverture d’un nouvel espace muséal dédié à l’écrivain Polonais au sein de la Villa Alexandrine rénovée.

 

La restauration du patrimoine bâti Vençois a pu être mené grâce au précieux soutien de la Pologne et à la détermination de la Municipalité Vençoise de valoriser ses atouts culturels.

 

Point d’orgue des festivités : Samedi 23 Septembre à 11h, ouverture de l’Espace Muséal dédié à Witold Gombrowicz et de la Villa Alexandrine réhabilitée.

 

La Galerie Roi Doré, partenaire du CESCP, a le plaisir de vous inviter à l’exposition

 

ARTUR MAJKA – EXISTENCES…

 

Vernissage le samedi 16 septembre à 18h

Exposition du 19 septembre au 14 octobre 2017

 

 

L’exposition « Existences… » présente les travaux récents d’Artur Majka, parmi lesquels des toiles monumentales et des compositions intimistes ; des peintures et des structures spatiales en bois et en métal. Indépendamment du format et de la technique, l’être humain se trouve toujours au centre du travail de l’artiste, autant dans les œuvres où les lignes fortes et les importants contrastes de couleurs forment le contour de figures humaines que dans les compositions où celui-ci n’est pas représenté.

 

Malgré tout, il laisse un vide derrière lui – une chaise solitaire dans un espace déserté – qui l’évoque tout autant que sa présence. Dans son travail, Artur Majka met en lumière les différentes formes et étapes de l’existence humaine dans sa signification la plus fondamentale – l’existence et l’inexistence, la présence et l’absence. Bien que le sujet et la stylistique des œuvres présentées s’inscrivent dans les recherches habituelles de l’artiste, l’exposition « Existences… » témoigne de son développement continu. Ses travaux récents révèlent une maturité certaine, une réflexion profonde d’un point de vue visuel et conceptuel.

 

 

Artur Majka est né en 1967 à Tarnow en Pologne. Peintre, illustrateur, photographe et architecte, il vit et travaille à Paris. Il est diplômé en architecture de l'École Polytechnique de Cracovie ainsi que de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris.

 

Cette formation polyvalente se reflète dans son art, à la fois par l'utilisation de différentes techniques dont la peinture acrylique, la photographie ou la sérigraphie, pour n'en citer que quelques-unes, mais aussi par la diversité de ses expériences professionnelles. En effet, Artur Majka est non seulement peintre et photographe, mais travaille également en tant que graphiste : il réalise des illustrations pour différents types de publications et il est l'auteur de nombreuses affiches.

 

Par ailleurs, il mêle souvent plusieurs techniques et styles dans une même œuvre, ce qui lui permet d'obtenir une originalité plastique et esthétique, et lui procure une nouvelle dimension artistique.

En juin 2017, l’artiste a remporté la IIIe édition du Concours « NanoArt » en hommage au professeur Tadeusz Malinski, avec sa sculpture « Les existences parallèles ».

 

 

 

Le Cercle Européen de Soutien à la Culture Polonaise

souhaite à ses adhérents et amis un bel été ensoleillé,

avant de les retrouver autour de nos prochaines manifestations à l'automne.